Un poème manuscrit de Benjamin Sulte

Ce poème se trouve dans l’album de Caroline-Georgiana Charlebois du Fonds famille Charlebois. Quelques recherches nous ont permis de déduire que ce poème est bien de la main de Benjamin Sulte. En effet, la calligraphie de la signature est conforme à  celle de l’intéressé. De plus, Benjamin Sulte et sa sÅ“ur Émilie sont des amis de Georgiana Charlebois elle aussi écrivain.

Notice biographique

Benjamin Sulte fut poète, journaliste, chroniqueur, critique, conférencier, capitaine de la milice. Il est aussi à  juste titre un vétéran de l’histoire au Québec et a à  son crédit des Å“uvres qui lui survivent. Né le 17 septembre 1841 à  Trois-Rivières, il est le fils de Benjamin Sulte et d’Antoinette Lefebvre. Le 15 novembre 1847, son père meurt dans le naufrage de sa goélette sur la cà´te de Gaspé, à  la Rivière-aux-Renards. Après la mort de son père, en 1851, il quitte l’école pour aider sa mère et sa sÅ“ur Émilie à  vivre. Il remplit dès lors plusieurs fonctions. Malgré tout, il continu de se passionner pour la littérature et il est reconnu pour ses chansons. Il crée ainsi un cercle littéraire. En 1861, il s’enrà´le dans une compagnie d’infanterie volontaire. à€ la fin de son service militaire, il s’installe à  Ottawa o๠il fut rédacteur du Canada puis traducteur à  la Chambre des communes. En 1870, il change de nouveau de travail pour devenir chef de division au ministère de la Milice. Il prit sa retraite en 1903, et mourut à  Ottawa le 6 aoà»t 1923. Il avait épousé, le 3 mai 1871, Augustine, fille d’Étienne Parent. Il est mort sans postérité.

Les vers manqués

De paresse au métier des vers
Faut-il donc m'accuser encore
Quand ce matin avec l'aurore
J'ai gà¢ché maint couplets divers !

Le premier parlait d'une brune
Dont les yeux luisent doucement
En je le déclare humblement
Les autres parlaient de la lune

Je viens de les mettre au panier
La muse traite en marà¢tre
Un reste de gaà®té folà¢tre
Plane seul sur mon encrier

Prions-en puisqu'il en est l'heure !
Rions des vers qui ne sont plus.
Les regrets seraient superflus,
Et je n'aime pas Jean qui pleure.

9 juin 1895, Benjamin Sulte

Poème manuscrit