Franà§ois-Charles écrit de Chamant à son frère Jacques-Philippe Saveuse de Beaujeu qui est à Paris. Dans cette lettre, il est question d’une entente qui se serait passée en 1781, entre un cousin St-Denis et l’abbé de Beaujeu, à propos d’une pension à verser à Franà§ois-Charles. Il mande son frère de bien vouloir négocier pour lui avec ce monsieur St-Denis du montant d’argent à recevoir.
Organisation sociale, activités économiques
Chamant ce 26 xbre 1828
Ne m’ayant pas, mon ami, donné ton adresse dans ta
prémière lettre du dix neuf novembre[1], dans laquelle
tu me parles de mon affaire avec notre cousin St Denis[2],
je t’ai répondu à l’heure màªme à l’adresse de Mr. de
Mr Landrieve[3], et suis bien étonné que ma lettre ne te
soit pas parvenue, ainsi que la prémière[4]. Enfin
je dois reconnaitre en cela mon étoille qui, souvent
m’égare malgré mon désire de bien faire.
J’entre donc en matiere et je vais te répetter ce que
je te mandais dans ma derniere. Prémierement
notre cousin se trompe, en disant qu’il m’a fait
passer par Mr Fleury[5] deux fois de l’argent,
je jure sur l’honneur n’avoir reà§u qu’une seule
fois cent écus, et je ne puis croire que Mr de St
Denis ait eu alors la pensée de sacquitter avec
une aussi faible somme d’une pension de six cents
francs, dont il ne m’a rien payé depuis 1781
époque à laquelle j’etais à St Domingue.
Quant à l’acte qui constitue l’engagement que Mr
de St. Denis prit dans le tems, avec notre oncle
l’abbé de Beaujeu[6]; je suis certain qu’il a éxisté,
mais n’etant pas à Paris lors du décès de ce respectable
oncle[7], j’ignore ce qu’est devenu cet acte et màªme son
mobilier. Voila tout ce que je puis dire sur ce fameux
engagement, c’est que je n’ai rien reà§u depuis 47 ans,
que les cent écus cy dessus précités.
Enfin, mon ami, pour terminer tout différent, et pour
me rendre au désir de notre cousin; j’accepte sa
sa proposition; mais je désirerais, daprès l’état de gàªne
ou la maladie de ma femme m’a réduit, que Mr de
St. Denis me fit passer de suite les douze cents francs
qu’il me propose en deux années.
Je te prie, mon cher frère, de traiter cette affaire
avec lui, de lui donner en mon nom, l’abandon de
tous mes droits sur ladite pension, enfin de te
mettre en mon lieu et place dans tout ce qu’il faudra
faire pour assurer la tranquilité de notre cousin, que
je prie de recevoir l’assurance de ma parfaite
amitié.
Grace à Dieu la convalescence de ma femme m’offre
de jour en jour l’espoir de son parfait rétablissement.
Elle voudrait bien ainsi que moi n’avoir pas été
privée aussi longtems du plaisir de vous voir, surtout
lorsque nous approchons d’une éternelle séparation.
Adieu, mon ami, la poste me presse, je te gronderai
dans une autre lettre, en attendant reà§ois de ma femme et
de moi, pour toi, et pour toute ta famille, les vœux les plus
sincères et l’amitié la plus constante.
Tout à toi
Le Cte de Beaujeu.
P.S. Si Mr de St Denis
refuse absolument ma
proposition, accepte les siennes
P03/A.268, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le