Franà§ois-Charles écrit de Chamant à son frère Jacques-Philippe Saveuse de Beaujeu qui est à Paris en visite en France avec son épouse et ses enfants. Il lui parle d’une lettre, adressée à Monsieur de Beaujeu, qu’il a ouverte mais qui était en fait adressée à Saveuse. Franà§ois-Charles a enfin vu son frère en personne et il parle de ses sentiments à propos de cette rencontre.
Organisation sociale
Chamant ce 22 juillet 1828
Je viens, mon ami, de recevoir une lettre pour toi, de Mr de
Léry (je dis de Mr de Léry) car dans l’incertitude o๠j’étais
à qui de toi ou de moi, cette epitre appartenait[1]; je me suis
décidé à la décacheter et je m’empràªsse à te la faire passer
malgré le peu d’utilité dont elle te sera, y ayant là» avec
peine, que tu vas encore battre le pavé pour chercher à
te nicher.
J’aime à penser, cher frère, que vous àªtes tous arrivés en
parfaite santé, à notre fameuse capitalle[2]. De grace, prends
patience, garde toi d’allumer ton sang, vois un bon
chirrurgien, et donne moi de vos nouvelles[3].
Tel a toujours été mon affreux destin, d’entrevoir le
bonheur sans pouvoir le fixer! Tu m’apparais!
Je bénis la providence! Et peu d’instans m’enlèvent
tout ce qui aurait pà» me faire oublier mes peines! Enfin,
mon bon frère, je la remercie encore cette sage providence,
Je t’ai và»! J’ai và» ton aimable famille[4]! Je vous ai
tous appréciés, et plus que jamais, je vous porte
tous dans mon cœur!
Adieu, frère, ma femme se réunit à moi, pour t’offrir
ainsi qu’à tous les tiens, l’assurance de notre inviolable
amitié.
Beaujeu.
P03/A.266, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le