20 juillet 1799 : Lettre de Joseph-Dominique-Emmanuel à  Brook Watson

Résumé du document

Joseph-Dominique-Emmanuel Le Moyne de Longueuil écrit à  Brook Watson à  Londres. Il lui rappelle leur rencontre à  Montréal en 1775, et son emprisonnement à  Philadelphie après la prise du fort St-Jean. De retour au Canada, il avait bénéficié de la protection de lord Dorchester qui, avant de retourner en Angleterre, le nomma lieutenant-colonel du Roval Canadian Volunteers. Comme Watson est un ami de Dorchester, Joseph-Dominique-Emmanuel lui demande d’intervenir pour que son neveu Franà§ois-Charles de Beaujeu et son fils Amédée puissent obtenir un passeport afin de pouvoir rentrer au Canada.

Mots clés

Activités militaires, activités sociales

Transcription


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Lettre de Joseph-Dominique-Emmanuel à  Brook Watson, 20 juillet 1799

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Monsieur Brookwatson. Montreal. 20 juillet 1799.

Monsieur,

Voulez vous bien me permettre de me rappeller à  votre souvenir, car
depuis l’année mil sept cents soixante & quinze que j’ai eu l’honneur de
vous voir sur le champ de Mars de Montreal, o๠je partis pour aller
à  St Jean, o๠j’ai été fait prisonnier avec mon détachement, & mené
dans les colonies à  Bristol près de Philadelphie pendant l’espace de
deux ans, & à  mon arrivé à  Quebec j’ai été comblé de bontés par son Excell
ence le Lord Dorchester mon protecteur, mais malheureusement je
l’ai perdu, étant sorti de cette province, je suis trop pénétré de reconnaissances
pour ne jamais l’oublier, je me flatte que sa santé se soutient toujours bien, il
m’a honoré devant son départ de la lieutenance colonelle du prémier Bat[aillon]
Royal C. U. Je me flatte qu’il ne nous oubliera point, & qu’il obtiendra que
nous soyons permanent avec le rang dans l’armée, il seroit très à  souhaiter
que ses deux régiments fussent mis sur pied pour servir dans la province
ce qui exempteroit d’envoyer d’autres régiments dans ce pays, qui coà¹tent considé-
rablement au Roi, en outre cela forme des sujets qui s’attachent au gouvernment
comme vous connaissez le local du pays, j’ose me flatter que vous voudrez bien
vous intéresser pour nous, & nous accorder votre protection. Vous àªtes ami du
Lord Dorchester qui ést le fondateur de ces deux corps, mon bataillon ést
composé de quatre cents & quelques hommes, plus des trois quarts de Canadiens, qui
sont disciplinés depuis trois ans comme de vieux soldats, avec beaucoup de
propretés, ce qui a étonné beaucoup de monde, ne pensant pas que le Canadien
parviendroit à  une pareille discipline, je n’ai jamais trompé son Excellence
en lui assurant que l’on formeroit un corps canadien, & qu’il y avoit un commen-
cement partout, ce qui s’est effectuer. Je vous fait ce détail pensant bien que vous
prenez part à  ce qui nous regardent, & permettez moi de vous prier d’en faire
part à  Mylord, & de l’assurer de mon plus profond respect;

Puis-je me flatter Mr d’àªtre assez heureux de recevoir une réponse de
vous, en vous priant de m’honorer de vos bontés, & de me croire avec respect.
Je cous prierois Mr de vouloir bien vous intéresser pour mon propre neveu Mr
le comte de Beaujeu fils de ma sÅ“ur, qui ést émigré à  Londres avec son fils agé
de huit ans, je désirerois qui pà»t obtenir par votre moyen un passeport du
du ministre pour venir en Canada rejoindre son père & sa mère ainsi
que moi, étant né dans ce pays, & il auroit un peu plus de resources chez
moi, étant seul, ayant perdu Mad. de Longueuà¯l le 23, nobre dernier; j’ose
me flatter que vous me procurerez cette satisfaction; je prie Monsieur
Brickwood de vous le présenter.


P03/J.47, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le

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