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Le 10 fevrier 1785

Pardevant le notaire public du
district de Montréal en la province de Quebec
résident à  Soulanges soussigné, et temoins cy
après nommés. Fut présent messire Joseph
Dominique Emanuà«l Lemoyne, baron de Longueà¼il
<inspecteur de la milice en cette province>
seigneur et propriétaire des seigneuries dudit
Soulanges, Nouvelle Longueuil et autres lieux,
résident en son hà´tel ruà« St Paul dans la
ville de Montreal, d’une part.

Et <Joseph Dufaut>, Dominque Brey, Guillaume Brey,
Joseph Sauvé fils, Jonas Marc Perrin, Nicolas
Juillet pere et Nicolas Juillet fils, le sieur Jean
Dupras, Gabriel Martin, le Sr Philippe Beaugis,
Joachim et Germain Bissonnet freres, Jean Bte
Lecomte, Piere Durocher fils, Augustin
Roussel, le Sr Pierre Roussel pere, Joseph
Marie Lalonde, Joseph Poirier, Pierre Hubert
Ranger, Paul Milot, Etienne Paré, Jean Sauvage,
Gabriel Milot, Jean Bte Martin, Simon Parant,
Franà§ois Lalonde, Jean Bte Taillon pere, Joseph
Roussel, Joseph André St Amand. Joseph Parant
Jean Baptiste Queneville, Franà§ois Prieur, Charles
Pigeon, Antoine Chanteloi, Antoine Duval, Joseph
Lalonde, Jean Bte Laboursodiere, Loà¼is Chatel,
tant pout lui que pour Antoine Chatel son fils
Elisabeth Lecomte veuve de feu Jean Baptiste
Terrien, le Sr Antoine Bissonnet fils, Joseph Prieur
Pierre Denis dit Picard, Jacques Legros fils,
Joseph Monpetit, Charles Dupont,
Albert Rousseau dit Labonté, Vincent Cedilot, <et le
Sr Josph Lacroix marchand de la ville de Montreal
possesseur d’une terre à  la Nouvelle Longueuil>,
tous habitans censitaires de ladte seigneurie de
la Nouvelle Longueuil, y demeurans en leurs
maisons sises sur leurs terres dudit lieu <ou y ayant des fonds
et demeurant en la seign[eu]rie de Soulanges> faisant
la plus saine et majeure partie des tenanciers de
ladte seigneurie <de Longueuil>, d’autre part.

Lesquelles parties on dit : que dans la

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nécessité ou lesdits habitans se trouvent d’avoir
un moulin a farine pour leur utilité, ils auroient
requi mondit seigneur de Longueuil de leur
en faire construire un dans l’endroit le plus propice
avantageux qui pourroit se trouver dans ladte
seigneurie de Longueuil; que sur leur requisition
mondit sieur seigneur voulant autant que faire
se peut leur procurer cet avantage, il auroit envoyé
le Sr Pierre Charay maitre charpentier <expert> et constructeur
de moulin resident aud lieu de Soulanges pour
visiter et chercher la place la plus convenable
dans ladte seigneurie de Longueuil pour la
construction d’un moulin à  eau ou a vent, lequel
après avoir <fait> telle visite, a dit n’avoir trouvé aucune
place propre pour un moulin à  eau; que quant
à  un moulin a vent on pourroit en construire un
sur une pointe nommée vulgairement la pointe à 
Roussel, mais que cette place n’est pas assé
avantageuse và» que ce moulin ne pourroit marcher
tourner que très rarement a cause des terres qui ne sont
pas suffisament defrichées pour lui donner du
vent, ce qui ne seroit que très peu utile aux
habitans dud lieu qui seroient obligés très
souvent de faire de longs trajets de chemin pour
porter moudre leurs grains à  des moulins eloignés.

Et pour procurer plus d’aisance au susdits
habitans, mondit sieur seigneur leur auroit
proposé de faire rétablir l’ancien moulin à  eau
de Soulanges près le lieu nommé le cotteau des
Cedres qui sera dans la suitte un moulin fixe et
banal pour les habitans dud lieu de la Nouvelle
Longueuil, et auquel ils pourront porter moudre
leurs grains en toutes saison, à  laquelle proposition
les habitans susnommés auroient acquesiés déclarant
unaniment qu’ils y consentent et en sont trés contens.

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En conséquence; il à  eté expressément convenà»e
entre lesdtes parties que mondit sieur seigneur
fera rétablir sousfisament lancien moulin cy
dessus désigné, et que sitot que led moulin sera
en etat de faire farine, lesdits habitans de la Nouvelle
Longueà¼il, leurs hoirs et ayant causes à  l’avenir
seront tenus ainsi qu’ils promettent et s’obligent tant
pour eux que pour leurs hoirs <et ayant causes> d’y porter leurs
grains moudre et non a d’autre moulin, a peine de
payer le droit de mouturage a mondit sieur seigneur
des grains qu’ils auront fait moudre ailleurs,
au moyen desquelles conventions les tenanciers cy
dessus nommés, se désistent volontairement de toutes
tant pour eux que pour leurs dits hoirs et ayant
causes de toutes demandes quelconques qu’ils pourroient
avoir a faire dans la suitte a mondit sieur de
Longueuil de leur construire aucun moulin dans
ladte seigneurie de la Nouvelle Longueuil, de quoi
se sera bien et valablement déchargé en vertu des
présentes. Car ainsy à  eté convenu et accordé
entre lesdtes parties promettant &c obligeant &c
renonà§ant &c fait et passé aud lieu de la
Nouvelle Longueuil les maisons des habitans cy
dessus només ou led notaire s’est transporté à  la
requisition des parties, l’an mil sept cens quatre
vingt cinq, le dixieme jour de fevrier avant
midy en présence <du sieur Antoine Bissonnet capitaine
de milice dud Soulanges et> dud sieur Pierre Charay, résident
aud lieu témoins qui avec lesdtes parties ayant
déclarés ne sà§avoir signer ont fait leurs marques
ordinaire, excepté mondit sieur de Longueuil
le sieur Bissonnet et autres qui ont signé avec
ledit notaire après lecture faite. Seize mots rayés
sont nuls, une lettre surchargée, et neuf apostilles en
marge le tout approuvé pour bon.

J. Dufaut
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Perrin Nicolas Juillet
+ + +
J André Phil Baugis
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Roucelle Pierre Ant Sauvage

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Vincent Cedilot
Marque + Pierre Charay temoin
Antoine Bissonnette themoin
Pierre Denis
J Lacroix
Jh Lemoyne de Longueà¼il
J. Gabrion No[tai]re royal