1 avril 1770 : Lettre de Doutreleau à  Joseph-Dominique-Emmanuel

Résumé du document

Jean Doutreleau, procureur franà§ais de Joseph-Dominique-Emmanuel, écrit à  son client au Canada. Comme à  son habitude, il donne les détails des montants d'argent reà§us et placés en son nom durant les derniers mois. Il attend une visite de JDE en France qui semble plutà´t vouloir rester au Canada. Celui-ci serait-il amoureux ? En terminant, Doutreleau réaffirme le droit de JDE de porter le titre de Baron en dehors des actes publiés.

Mots clés

Activités économiques

Transcription


Page 1
Lettre du 28 octobre 1770, Doutreleau à  Joseph-Dominique-Emmanuel

Cliquez pour agrandir

Jay bien recu, Monsieur, les lettres que vous
m’avés ecrit avec les certifficats de vie en consequence
des quels jay recu 3719 # qui vous etoient dues
de vos rantes viageres et les autres articles qui
vous etoient dues. Jay payé les 6040 # que vous
avés tiré sur moy et 1000 # que jay payé a Mons[ieur]
votre pere. Heureusement que jay recu deux billet
de loterie en plain. Il n’en est pas de màªme des
2 billets de la 4e loterie qui me restent a
vous et des 3 actions des fermes que je n’ay
pà» vendre sans vos ordres et qui valloient au
commencement de janvier dernier 875 # et qu’on a
reduit a 4 % avec le dix[ième] que l’on retient et
on est obligé de convertir cela en contrats
comme on a fait les liquidations du Canada
qu’on a reduit a 2 Â¼ %. Tous les effets royaux
convertis en contrats ont eté reduit depuis notre
nouveau controlleur general a moitié. Le Canada
est celuy qui a moins perdu. On demande en outre
un suplement de finances a tous ceux qui


Page 2
Lettre du 1 avril 1770, Doutreleau à  Joseph-Dominique-Emmanuel

Cliquez pour agrandir

ont des charges dans le royaume. Nous avons
eà» dans le mois de janvier 3 banqueroutes qui se
sont montés a 15 millions. M. Vaudezie a eté dans
une pour un million pour sa part cela en a
entrainé une quantité d’autres ce qui rend l’arg[ent]
d’une rareté comme il n’y a jamais eu d’exemple.
Je voulois vous envoyer votre compte, mais
je suis dans un demenagement qui me donne
un embaras etonnant. Je suis veuf depuis le
mois d’aoust et 6 semaines apres la dotte a
eté randà¼e de sorte que je vais me tranquilizer.
J’aurois bien voulu vous envoyer votre habit et
vos dentelles que Devraigne m’a apporté mais
je ne connois personne qui aille en Canada.
Afin que vous sachiés en gros vos affaires,
jay recu en argent de votre succession, de vos rantes,
et de quelques billets de loterie que jay vandu
ou dont jay eté remboursé la somme 37 581 #
sans y comprendre les contrats et jay deboursé
36 684 # de sorte que jay a vous en arg[ent] 897 #.
Comme il y a apparance que vous tirerés
sur moy je vous prie de m’envoyer exactement


Page 3
Lettre du 1 avril 1770, Doutreleau à  Joseph-Dominique-Emmanuel

Cliquez pour agrandir

vos certifficats de vie car il faut toujours rece[voir]
ce qui est dues par le Roy. Et je vous [prie de]
ne tirer sur moy qu’a un mois de veà¼e […]
tant de ceremonie a faire avant d’etre pay[é…]
est si rare que cela pourroit m’embarrasser […]
vaut mieux avoir huit jours d’avance.
Jay rendu exactement vos lettres et jay eté chargé
de vous faire bien des compliments de tous le monde.
Il me paroit que vous ne viendrés pas encore cette
année ce qui ennuie beaucoup tous vos amis. Depuis
votre depart je n’ay p໠rien toucher de votre traitement.
Vous n’etes pas sur les etats et je croi que M. votre
pere aura de la peine a obtenir un prolongement
de congé. Il faut que vous soyés amoureux en
Canada. Encore si vous pouviés trouver un bon
party et revenir icy avec bien de l’arg[ent] nous
en serions bien charmés pour vous.
Je vous souhaitte une bonne santé et
suis avec toute l’amitié et la consideration
possible Monsieur votre humble et tres
obeissant serviteur. Doutreleau

Paris ce 1er avril 1770 <Grande rue du faubourg St-Antoine no. 26>

Je suis bien faché que vous soyés broà¼illé avec Dechambault
au point de vous asticotée pour un titre qu’il ne peut
vous oter que dans les actes publiés.


P03/H.040, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le

Retour vers le haut de la page